Shinjuku Incident (2009), Derek Yee

81BzMiq8h4L._SL1500_On a tous des piliers de notre enfance, des personnalités qui nous faisaient rêver, auxquelles on pense avec de gros moments de nostalgie poignant. Ça nous renvoie à ces films que rien ne peuvent entacher et qui nous ont marqué au fer rouge et à vie dans notre A.D.N. Je vous ai déjà assez parlé de Joe Dante et de Retour vers le Futur, mais malheureusement pas assez de Stallone avec Demolition Man et Judge Dredd que je matais en boucle. L’un les zygomatiques tendus comme un string d’une pole danceuse, l’autre heureux mais aussi effrayé par certaines scènes… bah ouais le robot de combat en tête de liste ne me rassurait pas, et encore moins Mean Machine, quand j’avais 6-8 ans. Pareil avec Power Rangers (qu’il va falloir que je regarde au plus vite), Kurt Russell et Jackie Chan. Un Jackie Chan qui m’a fait carrément aimer le kung-fu avec sa série animée et Jackie Chan dans le Bronx. Ultra fort, ce film aura marqué beaucoup de gens de ma génération dont une connaissance qui a dû le voir au même moment que moi et qui a été choqué par la même scène. C’était assez enfantin comme ambiance dans l’ensemble du métrage, un peu de saignement sans grande conséquence, des cascades et des scènes de bastons dingues ; mais Jackie gagnait toujours et n’en ratait pas une pour faire deux-trois blagues. Jusqu’au moment où la mafia est du genre à jeter un corps dans un broyeur à bois dans lequel on est censé mettre des restes d’arbres géants et qu’on voit en live le pauvre gusse se faire transformer en confetti sanglant jusqu’au tronc… même dit comme ça ça contraste sombrement avec le film. Et la série animée, qui je suis sûr est encore vraiment bien pour les premières saisons, restera gravée à jamais dans mon esprit. Pas seulement pour les heures passé devant et par sa qualité, mais aussi parce qu’on regardait ça sur le câble sur une chaîne qui se transformait tous les soirs vers 20h30 en JIMMY où l’on regardait tous les dimanches soirs les Muppets… encore du bonheur en cathodique pur ça. Le temps a passé mais c’est toujours avec la même excitation que je regarde tous ces films ! Et quoiqu’on en dise, parce que je sais qu’on parle de moi quand je ne suis pas là, j’adore toujours autant Jackie Chan. Toujours le sourire quand je l’évoque. Pourtant j’ai failli lui faire une infidélité avec Jet Li, mais ce second bridé ne lui arrive pas à la cheville. Mais passons c’est une autre histoire. Ici on va parler de l’un de ses derniers films datant de 2009. Shinjuku Incident que j’ai empoigné avec excitation dans mon Noz local.

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Jackie Chan au bout du rouleau ne nous livre pas le meilleur film de sa filmographie…et je rajouterai même loin de là. Avec une histoire un peu « grosse » [Jackie Chan suit sa fiancée émigrée au Japon pour trouver du travail. Fiancée dont il n’a pas de nouvelles depuis des années. Une fois sur place il se confronte à la réalité d’un sans-papier forcé de travailler clandestinement sur le territoire nippon et se retrouve malgré lui entraîné dans des histoires de gang-yakuza, en dépit sa discipline de fer], le film mixe ambiance purement chinoise et cadre de vie japonais. Un cadre dramatico-kitch, renforcé par un découpage au début du film en flashback de Chan dans sa jeunesse au sein de la campagne chinoise filant le parfait amour, qui ne laisse place qu’à un surjeu total et une exagération de la part de tous les personnages et surtout des japonais qui épuisent au plus haut point. Pourtant admiratif de l’esprit yakuza, je ne m’y ferais jamais à ces films qui ressemblent tellement à un low budget drama que s’en est ridicule. Si la qualité d’image et les quelques effets spéciaux (qu’on sent bien en cgi un peu foireux mais quand même gores et convaincants) nous rappelle à l’ordre, on pourrait quand même se croire dans un drama Japonais dont le réalisateur voulait tant se rapprocher. Comment je le sais ? Suis-je expert en drama japonais… Oui, j’ai eu une petite phase pré-adolescente où je me suis laissé embarqué par une pote fan de japon dans le visionnage de ces quelques séries…Et même si je suis à des années lumières d’être expert je peux dire que c’est bien médiocre. Mais j’en garde de bons souvenirs de marade, notamment avec mon frère avec qui on ne partageait pas grand-chose à l’époque…
Mais.. Mais ça serait presque de une larme qui perlerait dites moi donc ! On se ressaisis et on poursuit.
Pour situer, ces dramas sont des séries très moyennes au mieux, sinon bien nulles, culculs, kitchs et toujours bien pensantes et innocentes. Un peu un ersatz de ce que les américains du sud font avec leurs telenovelas niveau qualité, mais en japonais et sans histoire de meurtre, d’infidélités etc. Juste de l’innocence et des bons sentiments. Si vous situez le tableau, ce n’est pas bien glorieux.
1749_4Enfin bref, quoi retenir de ce Shinjuku Incident ? Et bah pas grand-chose. Surtout pas la descente aux enfers du meilleur ami du héros, qui se veut creepy mais qui ressemble plus à une parodie d’un membre des Destiny’s Child qu’autre chose. Aucun acteur japonais, même pas ce commissaire, qui pourtant on le sent faire de son mieux et tout donner, ne rattrape la chose et ne joue juste. Impossible de sauver ce film tout simplement. Et pourtant le réalisateur aura voulu rendre le tout crédible en tapant dans le cadre historique de l’immigration chinoise sur le sol japonais dans les 90’s, et essayer de dépeindre les problèmes de racismes, les confrontations entre yakuzas et gangs chinois. Mais dur d’y croire, le film se tire une balle dans le panard à en faire trop. On ne sera même pas récompensé par des scènes d’actions inspirées nous montrant un Jackie Chan toujours en forme, non ! Il est tout bonnement absent de toute efficacité… Le réalisateur voulant donner un rôle qui change pour notre idole, qui le ferait jouer autrement… autrement je ne sais pas, mais le film en pâti et est bien fade. On se retrouve donc devant un triangle amoureux, croisé d’une mafia story pas très inspirée et ennuyeuse, voulant mettre l’accent plus sur les sentiments humains et relations communautaires que sur l’action. Un résultat insipide, bancal et bien foireux. Pourtant avec des thèmes similaires on aurait pu avoir un bon film d’action avec de bonnes scènes d’affrontements. Mais la volonté drama m’en a presque fait vomir mes ramens du midi.

À regarder simplement pour Jackie Chan, qui même si on l’aurait préféré dans une bande pure action (j’insiste sur le fait qu’il n’y en ai pas alors qu’il n’y a aucune raison de ne pas en avoir fait. À part 2-3 effusions de sang, Jackie ne se battra pas une seule fois, ou bien mal j’ai envie de vous dire) se trouve être toujours sympathique à l’écran. Mais rien de plus malheureusement. Passez votre chemin comme j’aurais sans doute dû le faire. La jaquette à Noz m’avait attiré, un Jackie au visage impassible, gun à la main et tout de noir vêtu. Petite accroche nous mettant en garde qu’il renouait avec des films plus sombre avec intrigue à la Police Story and Cie. Je me suis fais avoir comme une bleusaille, mon petit amour pour Jackie m’en aura fait voir de toutes les couleurs et surtout rire jaune !

Howard Bartleh

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