Wu Massacre (2010)

maxresdefaultVoué à être plus qu’une mixtape, Wu Massacre (projet collaboratif du Method Man, Ghostface Killah & Raekwon) ne sera jamais plus qu’un Ep. Rien de neuf à l’horizon, juste des camarades voulant s’amuser autour d’un concept vieux comme le monde. Douze titres articulés autour d’un esprit « comic », présentant leurs alter-egos boostés en hormones super héroïques, misent en dessin pour l’occaz’ par un artiste de l’écurie Marvel Comics (Chris Bachalo – X-men, Ghost Rider 2099). Un concept que les membres du Wu chérissent, car outre le Ghost’ qui a quand même développé trois albums successifs sur ce principe (Twelve reasons to die I & II et son album 36 Seasons avec comic book intégré), Method Man a quant à lui sorti son propre comic le mettant en scène dans une aventure sombre lorgnant plus du côté gluant et fantastique. Comme je le disais, malgré son nombre conséquent de titres, douze, je n’arrive pas à voir cette galette comme un album, d’où ma dénomination d’Ep. Il n’est pas si long, ce qui en soit n’est pas un problème quand on voit la qualité d’album d’une trentaine de minutes, mais il n’a aucune ambition ni cohérence dans les titres. Des titres funs assemblés, des suites de morceaux (« Meth Vs Chef 2 » présent sur l’album Tical du Meth), des remixes et revisites. Presque une compilation de chutes de studio en somme. Un Ep qui n’invente pas l’eau chaude, mais qui fait quand même bien plaisir à entendre attention ! Y a du très bon et c’est aucunement prise de tête. Les gars ont voulu se marrer et s’éloigner de la pression du biz’/rapgame pour une aparté bien méritée.

WuMassacre_006_1Donc dans l’arène les trois comparses du Wu-Tang : Method Man toujours aussi à l’aise et respirant le charisme par tous les bouts et en parfaite osmose avec la complicité revendiquée des deux brothers que sont Ghostface et Raekwon. Un Ghostface au top, quoiqu’un peu lassé de sa prestation qui reste classique dans sa surabondance de sortie ces derniers temps (pas moins de huit albums entre 2010 et 2015… productif le mecton, mais noyé dans la masse). Et un Raekwon toujours honnête qui fait le minimum syndical. J’ai bien du mal à me retrouver dans ses dernières prod’ trop dans la mouvance bling-bling actuelle, regrettant son premier album solo bien dark et poisseux, mais le voir ici poser comme un tigre à l’affût me plaît bien.
Il y a quelques pistes très en dessous (la dernière anecdotique « it’s that wu shit » et la très mauvaise « Our Dreams » sur ce sample moisit de Michael Jackson que je passe toujours, moi qui ne passe jamais aucun titre), mais elles sont contrebalancées avec des titres efficaces comme « Miranda », « Smooth Sailing » ou encore « Gunshowers ». Des morceaux sublimés par les couplets de Method Man. Niveau lyrics ça ne vole évidemment pas bien haut, mais le flow est là et on ressent le plaisir de la galette. Un petit projet bonus partagé avec nous qui est bien rafraîchissant au milieu de toute la pampa rap merdique qui nous entoure tous les jours. Vive le Wu-Tang, je ne le dirais jamais assez, et encore une preuve que même dans un projet secondaire les gars me divertiront bien plus que bon nombre d’albums contemporains. Ultra fan du Method Man, je le suivrais partout ! 29da5b3d59c528dd38dc9019007806c0Le mec pose sa voix comme s’il était né sur des sillons, c’est smooth, groovy et ça me donnera toujours le smile de la satisfaction d’entendre le gazier au sommet, même sur des intru’ pourries (comme ses albums Tical 0 : the Prequel et 4:21…the Day After). J’en suis presque à me dire que c’est une excuse pour l’écouter rapper encore une fois. Peut-être dans le fond, j’admire tellement son style, sa manière de construire ses lyrics, de rimer comme personne et de rythmer son flow, que j’en serais pas étonné. Quoi, je manque d’objectivité ? Totalement mais j’assume. J’aime le Meth’, je ne valide pas toute sa personne trouvant des petits aspects ridicules, mais quand il est question de zic le gars sait de quoi il est capable, il a la technique et je le suis sans hésiter.
Enfin bref, on ajoute quelques guests qui n’apportent pas grand grand-chose à la tambouille à part le plaisir des mecs à avoir ces invités et l’affaire est bouclée ! Ça ne rentrera pas dans les annales, loin de là mais ça suffira amplement pour aujourd’hui !

Et voilà encore une preuve de mon obsession pour le crew, car quand je parle de Hip Hop ça ne s’éloigne jamais loin de la bande de Staten Island qui reste MA référence dans le style. Indétrônables, ils continuent à nous abreuver de petites offrandes musicales souvent loin d’être originales ces derniers temps mais qui arrivent à me rassasier en attendant la prochaine !

Howard Bartleh

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