Burying the Ex (2014), Joe Dante

Buryingtheex_newposterTout semblait bien se passer dans le meilleur des mondes. Max, fan de bisseries et d’horreurs en tout genre, travaillait dans un magasin des monsters and freaks, vendait sortilèges et manuscrits, grimoires magiques et squelettes, costumes et goodies horrifiques. Une fois rentré à la maison, sa copine parfaite en tout point d’apparence, végétarienne et amoureuse de l’environnement l’accueillait comme il se doit. Avec câlinou et petits gestes en dessous de la ceinture si vous voyez ce que je veux dire. Une situation stable et presque idyllique.
Malheureusement ce n’est qu’en façade que la vie brille de mille feux car son job paraît totalement dénaturé par le biz’ d’un patron qui n’y croit pour un sou et ne veut que profiter du client pour gonfler le porte monnaie. Une traîtrise totale aussi violente qu’un coup de poignard dans le dos pour tout amoureux du genre. On comprend bien vite qu’il n’a qu’une envie : partir…mais faut bien se nourrir, on le sait tous. Même schéma avec sa copine, qui est TROP green, trop possessive, ultra manipulatrice et qui ne comprend rien à son monde. Comment faire la discussion ? Comme rêver d’une vie heureuse quand elle ne montre aucun respect pour ses passions, quand elle ruine ses posters qui valent des fortunes pour les remplacer par une peinture dégueulasse…Merde c’est étouffant et comme il le dit lui même, ce n’est pas fait pour durer et on le soutient à 200 %. Même si ce qui se passe sous la couette est dingue, ça ne suffit pas pour qu’un couple soit heureux, ça se saurait… C’est donc avec l’aide de son demi-frère Travis qu’ils vont essayer de le sortir de la mouise. Manque de pot, l’impensable arrive et, sur le point de lui annoncer qu’il a bien envie de se barrer, Evelyne meurt dans un tragique accident. On avouera que c’est un soulagement pour tout le monde, même pour Max’ qui refuse de se l’avouer en cachant ça derrière une dépression des plus méchantes.
Quelques mois passent et Max reprend goût à la vie, rencontre une fille formidable et taillée pour lui. Je ne parle pas de physique mes cochons, même si elle se défend bien évidemment pour qui est sensible à ces charmes. Pas mon style perso’, ça lorgne trop du côté extravagant extraverti, mais là n’est pas le problème. Ce qui importe c’est qu’elle a les mêmes goûts, les mêmes conversations et désirs que notre héros qui se voit rêver d’une vie meilleure qui lui sourit pour une fois…Malheureusement qui toque à la porte ? Evelyne. Back from the Dead. De retour et horny comme jamais malgré sa gueule de zomblard bien décrépit. C’est la panique et il va tout faire pour éviter de tremper sa nouille une nouvelle fois ! Qui qu’on appelle dans ce genre de situation ? Encore la famille, Travis à la rescousse pour un plan simple et efficace : kill the bitch.

Burying the Ex 1

On est d’accord on est bien loin des Gremlins qui auront fait la gloire de notre tonton Dante, mais force est de constater que même si c’est beaucoup plus léger dans l’ambition scénaristique et dans la réalisation, le mec s’en sort avec tous les honneurs et nous balance un film ultra fun et décomplexé. J’avais peur qu’il ne se solde que par une comédie romantico-soft horror surfant sur une vague teenmovie 2000’s mettant plus en valeur la chute d’un réalisateur que j’adore qu’autre chose. Mais le film va un peu plus loin et remplira ses objectifs tout en respectant son public. b70d504d76d8ee911121c04d07b6045d53feec2b3405243edd5dd88d6d985037Que ce soit dans les maquillages vraiment réussis rappelant une Linda « Exorcist » Blair au sommet de sa forme au slime dégoulinant ou dans l’univers ensoleillé on est là! Dante est dans la place. Le budget n’est pas au rendez-vous (chose que je ne comprendrais jamais quand on connaît la carrière du gars) et Dante ne pourra s’offrir malheureusement qu’un quatuor de personnage pour l’ensemble de la bobine qui prend des allures de huis clos ouvert sur la ville un peu trop vide. Mais ça pourrit dans tous les sens, ça charcle son minimum syndical avec des os brisés (qui se débrisent aussi rapidement), du vomi satanique dans la face et sang dans toutes les directions. Max, joué par un Anton Yelchin sobrement looser mais honnête, aura bien du mal à se dépatouiller de cette situation ultra possessive et en verra de toutes les couleurs. Pourtant il essaiera tant bien que mal de s’éclipser, mais rien n’est jamais facile avec une morte vivante sur les bras qui ne pense qu’à se faire remplir les orifices. Ce qui vaudra des scènes classiques de malentendu, où la dulcinée aurait dû périr une énième fois mais qui s’en sortira par des tours de passes-passe d‘outre-tombes.
Sans tomber dans le lourdingue, Dante rythme bien son film avec les apparitions du demi-frère accro’ au cul totalement déconnecté, qui sans faire hurler de rire apporte un petit sourire au coin des lèvres, ou encore cette toute mignonne Olivia qui ne cherche que le vrai amour. Des rebondissements modestes, des maquillages pas trop ambitieux mais au top niveau exécution et une ambiance très colorée quasi fluo efficace sans tomber dans le kitch. C’est du tout bon pour moi. Je suis bon public pour ce genre de film et l’ajout des petites références sataniques, même si elles sont là juste à titre d’illustrations, seront parfaites pour rajouter un petit cachet perso. Merci encore seigneur Dante !
Et puis bon, c’est un films aux 1000 références cinéma (Nuits des Morts Vivant, nombres de Hammer en fond sur les tv avec Peter Cushing et autres Dracula), avec l’évident hommage aux Ramones ou encore un caméo fandard de Dick Miller qui donne la banane. Ça ne peut qu’être cool non ?

Photo by Suzanne Tenner

Bien fun et décontracté c’est le genre de film qui te file le smile après visionnage et une patate d’enfer. Je ne promets pas que je m’en rappellerai dans deux semaines mais c’est un bon souvenir c’est clair et net. Comme dirait l’autre, on est face à un feelgood movie qui se finit bien. Je me suis prêté au jeu, et j’ai fini par m’identifier au Max avec son envie de lancer sa boutique dédiée à cette culture (qui ne voudrait pas ? ), à rêver de son destin et d’en baver par litres. Un bon film qui te fait voir des petites étoiles mirifiques pour 1h30.

Y a pas à chier, malgré le temps qui passe Dante a un véritable don pour faire des films d’Halloween par excellence. On est loin de sa gloire passée, mais il fait un film pour se faire plaisir QUI nous fait plaisir. Aucune autre prétention et on ne le prendra pas autrement.

Howard Bartleh

PS : Petit hommage en retard pour Anton, que ce soit en tant que Chekov dans ce reboot de Star Trek, dans Green Room ou ici c’est toujours un plaisir de le voir à l’écran. Une palette plus large qu’il n’y paraît, en forçant l’accent russe, en copain à la dérive ou autre rôle toujours crédible. Encore un parti trop tôt, c’est bien dommage et c’est avec un petit pincement au cœur de voir une carrière s’arrêter aussi abruptement.

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