The Burbs (1989), Joe Dante

The-Burbs-the-burbs-movie-39374118-779-1170.jpgEt continue dnas la logique des choses avec Joe Dante. Après Burying the Ex, film fort sympathique en conclusion de carrière, et les Gremlins comme gros classique, je m’attaque aux pelloches qui me sont inconnus du Mr. Matinee, Hurlements, Pirahnas, L’Aventure Intérieur, The Burbs, the Hole ou encore Explorers. Cycle que j’achèverai avec un plaisir nostalgique de jeunesse avec le revisionnage de son excellent Small Soldiers.
Je commencerai donc cette aventure avec The Burbs qui m’intrigue au plus haut point depuis des mois. Ce n’est pas tant par l’histoire, parce qu’avant d’enfoncer la galette dans le lecteur j’en étais toujours vierge de toute info. Quelques images par-ci par-là, images qui faisaient échos à sa réputation quasi-culte… j’en bavais presque littéralement. J’ai donc étanché ma soif avec la belle édition de nos amis de Carlotta de ce film dont je ne savais à quoi m’attendre. Est-ce du fantastique ? De l’horreur ? Une comédie US classique ? La Banlieue est-elle si importante ? Et bah un peu tout ça en fait.
On sent déjà clairement que la bobine a influencé, et avant même de rentrer totalement dans le film ça me fait tiquer à quel point le quartier m’était familier… Il ne m’a pas fallu cinq minutes pour me rendre compte que j’avais croisé ces rues sur le petit écran chez Desperate Housewives. Pas que je sois fan mais à l’époque la série avait fait pas mal de bruit, j’étais jeune et avide de nouvelles aventures. Par curiosité j’avais poussé le vice en regardant la première saison. Très girly, j’y trouvais quand même mon compte dans certains personnages campés par des acteurs charismatiques (Kyle MacLachlan!), mais je n’ai jamais été plus loin. J’en ai quand même vu assez pour pouvoir reconnaître au premier coup d’œil les rues de The Burbs, décors similaires jamais remplacés par les productions. Chose qui sera vérifiée dans les bonus par Joe Dante lui-même. Donc film clairement passé à la trappe dans l’histoire du cinéma mais qui a donné naissance à un genre très…banlieusard dirons nous haha ! 

Enfin bref, pour « l’instant anecdote » c’est bouclé et on peut s’attaquer à la tambouille.
Pour le reste, le film est dans la parfaite lignée de l’héritage labellisé Joe Dante : film grand public, fendard à souhait et divertissant au possible mais avec une putain d’âme personnelle reconnaissable entre mille. Mélange de focus familial, humouristique avec une horreur fluo stylisée parfaite. Et c’est dans cette mélasse que Tom hanks se débat contre complots de quartier et problèmes de voisinage.
The-house-in-the-movie-The-Burbs.pngBien décidé à profiter de ses vacances, il décide de rester à la maison familiale en peignoir à se la couler douce, siroter des bières, reluquer sa femme œuvrer pour la famille et glander devant la TV toute la sainte journée. On me souffle trop facile ? Évidemment, et pléthore de distractions il y aura dans ce quartier bien mouvementé. Pourquoi n’a t il pas écouter les conseils de sa charmante femme Carrie Fisher, qui se rendait bien compte qu’il vivra tout sauf son repos tant escompté ? Mystère, peut-être parce qu’il aime tout simplement ce mouvement. Une chose est sûre c’est qu’à peine la première journée de glande entamée que son voisin l’embarque dans une enquête digne du « Club des 5 » pour découvrir ce qui se cache dans la maison d’à côté… Une maison aux allures de manoir décrépit habitée par une famille dont personne n’a vu les locataires… et qui n’a comme signe de vie qu’un bordel monstre pendant la nuit, entre cave illuminée pouvant cacher tout et n’importe quoi (surtout n’importe quoi) et brouhaha divers. Il en va bien évidemment des légendes de quartier qui les accusent de choses et d’autres : on les aurait vu en pleine nuit enterrer quelque chose dans le jardin de derrière, entendu des bruits bizarres… Le satanisme n’est pas loin. Il n’en faut pas plus pour monter une escouade de choc. FA_image_00062259.jpgComposée de Tom hanks, son meilleur pote/voisin lourdingue au possible très…américain, et du voisin d’en face (marine à la retraite), ils s’en vont régler l’affaire et dissiper le mystère. Et c’est parti pour des aventures folles prétextes à une mise en scènes endiablées, bourrées d’idées toutes plus inventives et référencées (l’avancée Western sous fond de Ennio Morricone sur les devant de la maison, le rêve très Krugerrien de Tom hanks poursuivi par un Leatherface déchainé). À côté de ça encore une fois une immense satisfaction de se retrouver avec Corey Feldman (Lost Boys, Goonies, etc) qui m’a l’air d’avoir été difficile sur le tournage selon les propos de Joe dante en personne, mais qui apparaît comme mon petit plaisir coupable. Toujours content de le retrouver celui-là. Un point de repère dans ma jeunesse, je ne sais même pas si on peut dire qu’il joue bien, mais bien marrant de le voir en témoin des événements en gosse de cet âge, archétype de sa génération (fan de métal à la panoplie vestimentaire diverses et variées). Petite identification est de mise, ça fait plaisir et on ne paye pas plus donc pourquoi dire non !

Ça déborde de bons ingrédients et c’est ce qu’on peut réellement appeler un Feelgood movie. Un film qui, une fois fini t’a donné un bon bol d’air frais. Je n’irais pas plus loin pour ne pas dévoiler l’intrigue parce que c’est le genre de film dont je suis content de ne pas m’être renseigné sur l’histoire avant. Moins tu en sais mieux tu le savoureras. Mais sache que c’est ce genre de film qui sur le papier pourrait être traité de manière lambda, quasi ennuyeuse, mais qui finira comme un gros plaisir. Comme le chocolat de trop à Noël, que tu vois au loin et que tu prends. Celui qui se révèle être le meilleur chocolat que tu aies mangé depuis longtemps. Et bah ici c’est pareil. un film qui sur le papier est sans grandes ambitions, presque une comédie banale. Mais qui est parfait dans sa réalisation, dans ses références, son exécution et dans sa magie. Parce que tout est question de magie, et avec The Burbs on est servi. kevin-gage-burbs-17.jpgAidé par un casting de folie (Tom Hanks, Carrie Fisher, Bruce Dern, Dick Miller, Corey Feldman ou Henry Gibson), Joe Dante en grand illusionniste nous régale les papilles et prouve encore une fois qu’il a sa place dans la légende, que ses films s’inscrivent dans la grande histoire du cinéma et que si il vous faut plus de preuves, c’est que vous n’avez pas assez regardé de ses films. Donc foncez y sans tarder.

Howard Bartleh

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